Pourquoi si peu de femmes chez les cadres supérieurs ?
Les femmes sont encore sous-représentées dans les emplois de haute direction et les positions de pouvoir au sein des grandes entreprises et dans les sociétés d’État malgré la forte féminisation de la structure sociale que nous avons analysée dans les 2 billets précédents (1 et 2).
Comment expliquer cette sous-représentation dans les positions de pouvoir alors qu’existe maintenant un bon bassin de candidates potentielles? Disons-le tout de suite: la thèse populaire du «plafond de verre» n’est pas une réponse satisfaisante. Réseaux sociaux, culture d’entreprise et dynamique de couple expliquent beaucoup mieux le phénomène.
Un rappel de quelques faits
Au Québec, le taux de présence féminine est beaucoup moins élevé chez les cadres supérieurs (28,2% de femmes en 2011) que chez les cadres intermédiaires (45,8%), les professionnels (48,9%), les professionnels intermédiaires (72,9%) et les techniciens (52,1%).
Ce taux dans les positions les plus élevées n’était que de 11,5% en 1971 et il devrait normalement être à un niveau beaucoup plus élevé que l’actuelle proportion de 28,2%, compte tenu de la progression des femmes dans le monde de l’éducation et sur le marché du travail.
D’autres études vont dans le même sens dans d’autres sociétés avancées. Ainsi, les conseils d’administration des entreprises publiques (sociétés à capital ouvert) comptent environ 20% de femmes au Canada. Une seule femme est à la tête d’une grande entreprise du TSX60, un index qui comprend les 60 plus grandes sociétés inscrites en bourse au Canada.
© Simon Langlois, 2016