L’appui à l’indépendance du Québec en déclin
Le 30 octobre dernier marquait le 20e anniversaire du second référendum sur la souveraineté du Québec. Aujourd’hui, l’appui à ce projet est en déclin, et les forces vives de la société québécoise qui l’avaient porté en 1995 ont clairement délaissé le mouvement, comme l’indique l’analyse de 44 sondages réalisés par la firme Léger depuis 20 ans. Je chercherai à expliquer les raisons de ce déclin dans mes prochains billets, mais je souhaite d’abord documenter la tendance à la baisse de cet appui, confirmée par différentes firmes et qui se reflète dans les résultats électoraux depuis une dizaine d’années.
Distance entre le mouvement souverainiste et les partis politiques indépendantistes
Dans les années 1990, l’appui donné au mouvement souverainiste, mesuré dans les sondages par l’intention de voter «oui» à un référendum sur la souveraineté du Québec, a évolué en étroite corrélation avec l’appui donné au Parti québécois. Cette corrélation s’est arrêtée vers le début de l’année 1999 et, depuis cette date, il existe une sorte de divorce ou de distance entre le mouvement souverainiste et les partis politiques qui l’ont porté, soit le Parti québécois seul jusqu’en 2007, puis les 2 autres partis qui ont aussi inscrit l’indépendance à leur programme: Québec solidaire (fondé en février 2006) et Option nationale (créé en octobre 2011).
Cette distance entre mouvement souverainiste et partis politiques est apparue lorsque le gouvernement du Parti québécois, alors dirigé par Lucien Bouchard, s’est engagé dans la poursuite du «déficit zéro». Une décision marquée par la grève des infirmières, au mois de juin 1999, qui a eu une portée symbolique considérable. Depuis cette date, les intentions de vote combinées pour les 3 partis politiques indépendantistes sont nettement en dessous des intentions de voter «oui» lors d’un référendum.